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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 03:09
couverture de Focus

couverture de Focus

Les tableaux spoliés à l'époque nazie et redécouverts récemment posent de nombreuses questions et soulèvent de nombreux problèmes qui risquent fort d'éclabousser le gouvernement Allemand et les Alliés.

 

Tout d’abord posons-nous la première question, comment est-ce que l’affaire a été révélé? L’affaire est découverte par le magazine Focus, puis les jours qui suivent chaque journal national commence son enquête. Voilà par exemple ce que dit la presse belge : "Cornelius avait été contrôlé en septembre 2011 par les douanes allemandes non loin d'Augsbourg, dans un train reliant la Suisse à l'Allemagne, avec 9.000 euros en liquide dans une enveloppe. Tout cela était parfaitement légal, mais les enquêteurs, intrigués, avaient fini par obtenir quelques mois plus tard l'autorisation de perquisitionner chez lui le 28 février 2012..." Première question si c’est légal, pourquoi demander une perquisition ? Car les policiers étaient intrigués ? Je ne pense pas que la justification "intrigué" suffise auprès d’un tribunal pour obtenir une perquision...

 

Maintenant voyons qui est Cornelius Gurlitt? Cornelius, né en 1932 est un octogénaire manifestement atteint de syllogomanie, trouble obsessionnel qui pousse à une accumulation compulsive d'objets divers. Parmi les boîtes de conserve dont certaines sont vieilles de 30 ans, les policiers découvrent près de 1500 oeuvres.

L'homme qui est totalement déconnecté de la société actuelle accuse le coup et commence juste à s'expliquer: le Monde rapporte: "La disparition de mes tableaux a été plus douloureuse" que la disparition de son père, de sa mère ou de sa sœur morte d'un cancer. Il en veut aux fonctionnaires : "Ils auraient pu attendre que je sois mort." Cette phrase qui peut paraître bête est simple à eveiller en moi un soupçon. Et si Cornelius envoyait un message caché par cette phrase. Je pense que par ces quelques mots il accuse le gouvernement Allemand de manipulation.

 

 

Faisons l'hypothèse suivante:

Cornelius est un homme célibataire sans enfant. Si il décédait demain, comment se passerait la succession? Avec beaucoup de difficultés. Sans femme ni enfant, le notaire (ou notar en Allemand) devrait rechercher les descendants très éloignés. Pour cela il commanderait un arbre généalogique auprès d'un généalogiste profesionnel pour retrouver les petits cousins. Il réaliserait vite que l'exceptionnelle collection d'art était un héritable de son père qui était un des maillons les plus important de la collecte des oeuvres d'art pour le gouvernement du national Socialisme c'est à dire les Nazis. Il penserait qu'une partie serait le résultat de la spoliation de la communauté juive. De suite il contacterait la presse. L'affaire aurait été rapidement sur la place publique. Elle aurait littérallement explosé en plein vol. les accusations contre le gouvernement allemand aurait été digne d'un déluge.

 

 

Au contraire cette affaire a été dévoilé seulement aujourd'hui alors que l'enquête est en cours depuis 1 an déjà... Pourquoi ce silence? Si la vie d'une personne eut été en jeu, ce silence aurait pu se justifier de la part des autorités judiciaires allemandes. Mais ce n'est point le cas. Au contraire toutes les personnes qui pourraient aider à la reconnaissance des oeuvres ont plus de 80 ans, chaque jour compte. Les autorités auraient dû très rapidement dévoiler les oeuvres pour se faire aider des mulitples associations juives, des derniers survivants et ayants droit comme le signale la petite fille d'Otto Dix: "Les familles d'ayants droit pourraient les regarder. Et cela faciliterait peut-être le travail de recherche. Car c'est un vrai puzzle", dit-elle, estimant que la justice avait beaucoup trop tardé à informer le public.

Alors pourquoi ce silence? Il est clair je pense qu'il fallait maîtriser la communication, imaginer comment expliquer l'histoire face à la multitude de questions qu'allait soulever ce drame. Au final on peut même se demander si la police Allemande était réellement présente inopinément dans ce train...

 

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pendant le seconde guerre mondiale - Tri des oeuvres d'art spolié à la communité juive à Paris au musée du jeu de Paume avant leur envoi en Allemagne au centre au découvre le père Gurlitt

pendant le seconde guerre mondiale - Tri des oeuvres d'art spolié à la communité juive à Paris au musée du jeu de Paume avant leur envoi en Allemagne au centre au découvre le père Gurlitt

Seconde question comment la succesion à la mort du père Gurlitt en 1956 a pu se faire aussi simplement? Est-ce que le notaire de cette transaction était complice? Et si le fils Gurlitt a caché ces oeuvres lors de la succession, il n'avait donc aucun document de propriété légal. Document obligatoire pour revendre toute oeuvre d'art. Certes il est possible de payer un forfait libératoire pour passer outre mais les galeries ou maisons de vente aux enchères auraient dû se poser les bonnes questions. Certains m'opposeront que le client pouvait mentir ou dire que ça lui venait du père. L'expert ou le courtier d'art se doit de vérifier toutes les nformations et surtout la première qui est l'origine des oeuvres. Si Cornelius a vendu régulièrement ses oeuvres d'art il est indispensable de refaire le point et d'étudier l'historique de ces ventes. Il faut ouvrir une commission d'enquête pour faire la lumière sur ces hypothèses.

 

 

Troisième point certainement le plus délicat pour l'Histoire. En 1945 le père Gurlitt est interrogé par le lieutenant américain Dwight McKay sur son rôle en tant que marchand d'art pour les nazis. D'après le compte-rendu de cette enquête, Hildebrand Gurlitt a décrit comment il a été embauché au début 1943 par Hermann Voss, le chef du Sonderauftrages Linz chargé de constituer les collections du Führermuseum, pour l'aider à acheter des œuvres d'art dans le Paris occupé. Gurlitt nie toute implication dans le commerce de l'art pillé en France. Si l'on en croit le Süddeutsche Zeintung en 2013, les investigations des Alliés n'ont pas porté sur l'« art dégénéré » (les modernes) que Hildebrand Gurlitt a exporté avec l'autorisation officielle des nazis à l'étranger, mais sur les œuvres de provenance française. J'en perds littéralement mon latin pourquoi le lieutenant ne lui pose pas cette question? Pourquoi croit-il Gurlitt quand celui-ci lui dit que sa collection a brûlé dans l'affreux bombardement  de Dresde? Pourquoi l'enquête a t'elle était bâclée? Que l'on n'oppose pas le fait que les militaires n'étaient pas zélés. Ceci ne tient pas la route. Il avait entre les main l'un des 4 responsables de la disparition des 100 000 oeuvres d'art en Europe et il se contente de ces réponses aussi simples soient elles? Comment et pourquoi les amériacins ont-il pu faire confiance aux réponses de Gurlitt? Dans une hypothèse logique, ils auraient dû le suivre tranquillement durant les années après la guerre et lui tomber dessus quand il a dû vider ses planques. Beaucoup d'hypothèses se bousculent dans ma tête mais une seule me semble logique. les américains ont fermé les yeux, ils ont fait un semblant d'enquête. Pourquoi? Car peut-être leur avait il donner des tableaux pour leur musée? Ou bien des noms de responsables nazis? Ou encore des informations de secret défense? Cet homme qui était très intelligent avait dû sentir le vent tourner et avait certainement préparé des documents pour sauver sa tête auprès des autorités américaines. Je répète que mes lignes ne sont que des hypothèses et je vous invite à discuter avec moi de cette question. Et si finalement le gouvernement allemand avait tout fait pour récupérer la colleciton avant le décés prochain de Cornelius afin de maitriser la communication pour cacher le deal qu'il y aurait eu après la seconde guerre mondiale entre Gurlitt et l'armée américaine? Est-ce de la paranoia, est-ce de la fiction?

 

Je rappelerai à tout à chacun le cas du scientifique Wernher von Braun (1912-1977) qui est le père du programme Apollo et du premier pas sur la Lune mais il a été surtout l'inventeur pendant la seconde guerre mondiale du V2 - premier missile longue portée - responsable du Blitz de Londres et de 15 000 morts. Il ne fut jamais inquiété par son passé de collaboration avec les Nazi, fut accueilli aux USA puis naturalisé américain en 1955 et reste considéré encore aujourd'hui comme un héros national.

 

Il est de tout évidence que cette affaire des 1500 oeuvres découvertes à Munich vont faire couler encore beaucoup d'encre et que bien des questions vont surgir. Que les réponses aussi violentes que réelles éclairent cette trouble période.  L'histoire n'est ni manichéenne ni simple, le tapis que nous venons de soulever risque fort bien d'ouvrir sur la trape d'une cave bien macabre...

 

Hidebrabrand Gurlitt organisant le rangement des toiles spoliées...

Hidebrabrand Gurlitt organisant le rangement des toiles spoliées...

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 21:21

La vente aux enchères FRIGO ARTS vienbt de s'achever dans une ambiance conviviale. Sous le marteau de Pierre Cornette de Saint Cyr ce sont 12 200€ qui ont été réunis, ce qui permettra de servir 5191 repas, 56 % des oeuvres ont été vendues. En période aussi maurose c'est une véritable réussite et ceci n'aurait pu être possible sans la collaboration de tant de monde. Merci à tous. Merci aux artistes, à la BAPIF, aux sponsors. Merci de votre soutien et aide.

 

Lot 1er. BENEDICTTE D’ALBAS 

LE MONDE A L’ENVERS, 2009

Estimation 800 / 1250 € 

Proposition de prix de démarrage : 450 €

Enchère remportée à 200€

 

2. Guy VACHERET 

SANS TITRE, 2009

Estimation 1500 / 1800 €  

Proposition de prix de démarrage : 800 €

Enchère remportée à 500€

 

3. NICOLAS VIAL

HOMO HOMINI LUPUS, 2009

Estimation 2900 / 3200 €  

Proposition de prix de démarrage : 1500 €

Enchère remportée à 500€

 

4. MARIE ELISE LARENE dit CIELISTE

LE CIEL EST A TOUT LE MONDE, 2009

Estimation 400 / 650 €       

Proposition de prix de démarrage : 200 €

Enchère remportée à 300€

 

5. DIANE RONDOT

PORTRAITS D’ENFANTS, 2009

Estimation 400 /  620 €      

Proposition de prix de démarrage : 200€

Enchère remportée à 300€

 

6. CHRISTINE GERICOT

VISION DU FROID, 2009

Estimation 400 / 500 €

Proposition de prix de démarrage : 200 €

Enchère remportée à 300€

 

7. ELODIE THEBAULT associée aux enfants de l’Institut Curie

Le Frigolo du pays du dedans, distributeur de nourriture imaginaire, 2009

Estimation 400 / 500 €       

Proposition de prix de démarrage : 200 €

Enchère remportée à 300€

 

8. GERARD LARGUIER

De Bruegel à Arthur Martin, 2010

Estimation 2900 / 3200€               

Proposition de prix de démarrage : 1500 €

Œuvre non vendue

 

9. SOPHIE PARIENTE

BLOODY FRIDGE, 2009

Estimation 2500 / 3000 €              

Proposition de prix de démarrage : 1200 €

Enchère remportée à 500€

 

10. DOMINIQUE JOURNET RAMEL

RESERVE NATURELLE, 2009

Estimation 400 /  600 €      

Proposition de prix de démarrage : 200 €

Œuvre non vendue

 

11. PASCALE BULLOZ

L’ARBRE NOURRICIER, 2009

Estimation 1800 /  2000 € 

Proposition de prix de démarrage : 800 €

Œuvre non vendue

 

12. BERTONI

LE PARTAGE, 2009

Estimation 600 / 900 €       

Proposition de prix de démarrage : 300 €

Œuvre non vendue

 

13. JEAN BAPTISTE MUZIOTTI aka JONBUZZ

Ginza, jeune fille aux litchees, 2009

Estimation 1100 / 1500 €

Proposition de prix de démarrage : 500 €

Enchère remportée à 200€

 

14. GUILLAUME WERLE

La porte de l’ Enfer, 2009

Estimation 750 / 1000 €                

Proposition de prix de démarrage : 300 €

Œuvre non vendue

 

15. JEROME MESNAGER

Fantômas et Arsène Lupin attaquent la faim, 2009

Estimation 3000 / 3600 €              

Proposition de prix de démarrage : 1600 €

Enchère remportée à 1600€

 

16. OLIVIER GERVAL

FRIGEDOR, 2010

Estimation 2 900 / 3 500€             

Proposition de prix de démarrage : 1500 €

Enchère remportée à 3 500€

 

LOT 17 retiré de la vente.

 

18. RICHARD MONIN

SANS VOUS LA VIE S’ARRETE, 2009

Estimation 1800 / 2500 €              

Proposition de prix de démarrage : 800 €

Œuvre non vendue

 

19. VERONIQUE LE MOUËL CANIVET

SAINT REFRIGERATEUR, 2009

Estimation 1800 / 2300 €              

Proposition de prix de démarrage : 600 €

Enchère remportée à 800€        

 


20. ANNE DAMESIN

MY FRIDGE IS RICH, 2009

Estimation 1150 / 1200 €  

Proposition de prix de démarrage : 450 €

Œuvre non vendue

 

Lot 21 retiré de la vente.

 

22. CALAT

COMPTE-COURANT, 2009

Estimation 1250 /  1350 € 

Proposition de prix de démarrage : 500 €

Œuvre non vendue

 

23. BERNARD PLOTEAU alias MATHUSALEM

Sans titre, 2010

Estimation 1200 / 1300 €  

Proposition de prix de démarrage : 500 €

Œuvre non vendue

 

24. CONSTANCE CHABRIERES

A TABLE, 2009

Estimation 800 /  1100 €    

Proposition de prix de démarrage : 350 €

Œuvre non vendue

 

25. REGIS-R

EDEN, 2010

Estimation 1100 /  1200 €             

Proposition de prix de démarrage : 450 €

Œuvre non vendue

 

26. MARIANE PELTZER et MARENA CHASTENI

OPULENCE VERSUS MANQUE, 2009

Estimation 450 /  600 €                  

Proposition de prix de démarrage : 200 €

Œuvre non vendue

 

27. BERNARD FRIGIERE

La marmite du pêcheur, 2009

Estimation 2900 / 3200 €              

Proposition de prix de démarrage : 1500 €

Œuvre non vendue

 

28. LYSE CASANOVA

CIEL DE POMMES, 2002

Estimation 2500 /  3000 €             

Proposition de prix de démarrage : 1200 €

Œuvre non vendue

 

29. ISABELLE CAPPE

VISION DU FROID, 2010

Estimation 1 500 / 1 800 €            

Proposition de prix de démarrage : 700 €

Enchère remportée à 1500€

 

30. ULYSSE LEFOMME

Estimation 500 / 600 €       

Proposition de prix de démarrage : 200 €

Enchère remportée à 1500€

 

31. ERIC EMMANUEL SCHMITT

Estimation 700 /  800 €      

Proposition de prix de démarrage : 300 €

Enchère remportée à 200€

 

 

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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 15:35

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Christ de la cathédrale de Gap par Clatot

 

      Cet article est une réponse à la lettre ouverte publiée dans Le Monde daté du 03.10.2010 par Jean CLAIR, conservateur général du patrimoine. (voir en bas de l'article la lettre ouverte de Jean Clair)

 

 

 En effet le ton employé dans cet article contre le marché de l'art et en particulier de l'art contemporain mérite une réponse construite et développée. Reprenant certains des thèmes abordés par l'article, nous allons présenter une lecture toute différente.

 

 

 

Tout d'abord Jean CLAIR développe un jugement négatif sur l'art contemporain devenant "scatologique" faisant l'apologie de "l'immonde". Ce jugement de valeur est appuyé sur une rhétorique qui débuterait à partir des années 30. Il défend l'idée que la littérature de Bataille et Sartre est à l'origine de cette dérive. C'est oublier assez rapidement le rôle prépondérant des Cubistes et de l'invention de l'abstraction par KANDINSKY qui dès les années 1910 ont fait exploser les carcans artistiques de l'époque. Cette révolution picturale a été très difficile. Les textes contre ces œuvres étant majoritaires. Qui oserait aujourd'hui critiquer l'audace de PICASSO ou de KANDINSKY ? Ils ont ouvert la boîte de Pandore. Marcel Duchamp,   avec ses ready made, a su en profiter au maximum en obligeant les spectateurs à observer différemment. 

 

 

Les propos de Jean CLAIR poursuivent en ces termes "Est arrivée entre-temps la crise de 2008. Subprimes, titrisations, pyramide de Ponzi : on prit conscience que des objets sans valeur étaient susceptibles non seulement d'être proposés à la vente, mais encore comme objets de négoce, propres à la circulation et à la spéculation financière la plus extravagante". Je suis surpris de voir un tel raccourci dans l'histoire du marché de l'art. Et je me pose la question de savoir si M. Jean CLAIR connait réellement le marché de l'art. Peut-être que d'un point de vue muséal ses compétences sont irréprochables, mais son analyse démontre un manque de références sur le domaine du marché de l'art. L'art et l'argent ont constamment été liés, et la crise de 2008 n'est en rien pour le développement actuel de certains noms. Nous pourrions citer par exemple Karweiler, qui était l'agent de Picasso et a su jouer sur la côte de son artiste. Nous pourrions même dire plus car parmi les artistes que Karweiler défendait on pouvait compter : Picasso, Kandinsky, F. Léger. Ces trois noms de l'art sont parmi les plus chers actuellement. Il est indubitable que le travail de Karweiler y est pour beaucoup ; il a su jouer de la communication et des collectionneurs pour créer une côte à ses artistes, et ce au début du XXème siècle. La crise de 2008 n' est donc pour rien sur le phénomène de spéculation des artistes. 

 

 

L'analyse qu'apporte Jean CLAIR sur le marché de l'art et son fonctionnement où les galeries rachètent les œuvres de leurs artistes pour soutenir leur côte, ainsi que l'aspect spéculateur de certains collectionneurs se révèle vrai en grande partie et nous ne contredirons nullement ce propos. C'est un fait. Pourtant un bémol majeur pourrait être signalé dans le sens où un galeriste d'art contemporain n'est pas un expert scientifique. Il ne voit pas l'art comme un expert de tableaux anciens. Il doit s'investir, défendre bec et ongles auprès d'une population assez réservée le travail des artistes. La frilosité des collectionneurs réclame un long travail d'explications. Combien de galeries sont obligées de conserver 10 voir 20 ans une œuvre avant de pouvoir la vendre? Tout ceci à un coût - les charges sont en effet très lourdes. - Un bon galeriste qui soutient son artiste en faisant un contrat d'exclusivité s'obligera de le défendre au mieux de ses intérêts, ce qui n'est pas le but d'un musée qui se doit de collectionner les œuvres majeures d'une époque ou d'un thème.

 

 

 Ceci nous permet de rebondir sur un thème que n'aborde pas Jean CLAIR, le rôle des musée de l'art. Il écrit: " Mais  surtout, clé de voûte de l'opération, tout comme les réserves de la Banque centrale garantissent l'émission des monnaies, le patrimoine du musée - les collections nationales exposées sur les murs ou gardées dans les réserves, tout comme l'or de la Banque de France dans ses caves - semblera, selon un ingénieux stratagème, garantir la valeur des propositions émises par le marché privé, soit deux ou trois galeries, une salle de ventes et quelques spéculateurs." Nous pourrions retourner l'argumentaire différemment. Les grands musées mondiaux ont été créés à partir de la fin du XVIIIème siècle (British Museum, Louvre,...) ; les villes comptent désormais de nombreux musées spécialisés. Rien qu'à Paris, on dénombre plus de 52 musées... ces institutions ont littéralement vidé le marché de l'art de ses pièces majeures. En 200 ans, rares sont encore les Vinci, Raphaël ou autre Vermeer encore en collection privée. Faute de matériel le marché de l'art s'est tourné vers les artistes de catégorie B pour l'ancien et a développé un marché du contemporain de plus en plus vaste. De plus, les musées ont des lignes de budget annuel consacrées à l'achat d'œuvres. Si cette ligne n'est pas utilisée, la manne financière ne sera pas renouvelée l'année suivante. Donc les musées d'art contemporain achètent à des prix inconsidérés certaines œuvres. Cette dépense publique irrationnelle est un facteur majeur du marché de l'art. Et ces achats se font sous la houlette des conservateurs de musée. Monsieur Jean CLAIR a donc pris part pleinement au marché de l'art et à la spéculation en demandant la préemption de certaines œuvres. 

 

 

Cet aspect nous permet de rebondir sur le premier thème : l'aspect scatologique de l'art contemporain qui choque tant M. Jean CLAIR. Le problème de l'art a toujours été sa récupération politique. L'histoire de l'art nous le rappelle, que ce soit le mécénat des Médicis, les commandes papales, celles de la République Française ou de la fondation Cartier. Toutes ont une finalité politique : glorifier et promouvoir l'image du commanditaire. Certains artistes contemporains dont Damien HIRST, ORLAN sont tout à fait opposés à cette récupération. L'art devrait pouvoir se suffire à lui-même. L'art pour l'art. Le seul moyen est de gagner cette liberté. Pour récupérer sa liberté il faut œuvrer dans un domaine qui ne puisse être jamais récupérable, qui soit donc politiquement irrécupérable. C'est à dire la sexualité et le corps. L'art Charnel d'ORLAN est d'abord et avant tout une démarche qui se veut pacifiste et audacieuse. Son credo est de lutter contre tout type de racisme et de prouver que la beauté est une question culturelle et cultuelle. Et ce message bien que beau ne semble pas être entendu par les bien-pensants qui ne voient que l'aspect spectaculaire de ses performances. Ouvrez les yeux, et analysez son travail avec sérénité! Ce sont des œuvres abouties, réfléchies et fortes. Que ces travaux choquent, c'est un fait. Cependant c'est également et surtout un moyen de forcer la population à voir ce qu'elle veut éviter - par exemple, la difformité des maladie congénitales – l’obliger à accepter la différence! Ce travail ne peut être récupéré politiquement. Il est inimaginable que notre président de la république fasse référence à Jean louis COSTES. L'artiste du XXIème siècle a gagné son indépendance envers les politiques, envers les musées et les institutions du marché de l'art. Peut-être est-ce ce qui gêne M. Jean CLAIR?

 

 

 

Enfin son analyse se termine par la triste constatation que la religion chrétienne et en particulier les catholiques ne sont pas choqués par l'art contemporain irrévérencieux.  "La communauté chrétienne, ou ce qu'il en reste, demeure en revanche étrangement silencieuse : l'effigie du pape Jean Paul II frappé par une météorite, La Nona hora, oeuvre du même Cattelan,". A n'en pas douter, cet argument est de loin le plus simpliste, le plus gravissime. L'auguste conservateur général qu'est M. Jean CLAIR aurait-il oublié ses études? Plus de 75% des œuvres conservées dans les musées français sont à thème chrétien. Sans l'église catholique l'art occidental n'aurait jamais eu un développement si audacieux. A chaque époque l'Eglise a été à la pointe de l'art contemporain. Avec quelques fois certaines réserves (le cas de St Sébastien). Mais au final les œuvres ont toujours été exposées. La chapelle Sixtine par exemple était plus que révolutionnaire à son époque et a choqué plus d'un contemporain par la représentation de Dieu lui-même. Cette tradition nous la devons à Grégoire III dit le Grand pape de 590 à 604 lequel dit: "La peinture doit être aux illettrés ce que l'écriture est aux lettrés". Cette phrase représente le début de l'art religieux audacieux, et fut plus tard une des causes du Grand Schisme. Les catholiques ont toujours œuvré pour que le peuple comprenne avec les moyens contemporains le message du Christ. Nous citerons en dernier le Christ qui est actuellement à la cathédrale de Gap œuvre de Jean Pierre CLATOT, commandée par Monseigneur Di Falco. Dans cette œuvre le Christ n'est plus sur une croix mais sur une chaise électrique. L'évêque explique ainsi cette démarche: "Je voulais que le choc provoqué nous fasse reprendre conscience du scandale de quelqu'un cloué sur une croix. Par habitude on n'éprouve plus de réelles émotions face à quelque chose de véritablement scandaleux, la crucifixion" La religion catholique n'est pas l'ennemie de l'art. Et il serait idiot et contre productif si le Vatican mettait à l'Index des artistes. Jean CLAIR semble à des lieux des questions religieuses contemporaines et des questions géopolitiques. le Vatican doit avant tout résoudre la crise interne de la sexualité et travailler pour l'œcuménisme. 

 

La lettre ouverte publiée dans Le Monde relève plus de la vieille querelle franco-française qui oppose le privé au public. Où de nombreux conservateurs de musées refusent de travailler avec le marché privé alors qu'ils ne comprennent pas qu'ils en sont un maillon important.

 

Lettre ouverte de Jean CLAIR:

Jeff Koons est devenu l'artiste le plus cher du monde. La mutation s'est faite à l'occasion des transformations d'un marché de l'art qui, autrefois réglé par un jeu subtil de connaisseurs, directeurs de galeries d'une part et connaisseurs de l'autre, est aujourd'hui un mécanisme de haute spéculation financière entre deux ou trois galeries, une maison de ventes et un petit public de nouveaux riches. Koons ne se présente plus échevelé comme les romantiques, moins encore nu et ensanglanté comme les avant-gardistes des années 1970, mais comme un trader, attaché-case à la main et rasé de frais, fondu dans son nouveau public comme si, à défaut de faire oeuvre, l'involution en avait fait un Homo mimeticus.

Le grand défaut de la peinture, de la sculpture, c'est qu'elles ne sont pas drôles. "Belle... comme un rêve de pierre" : d'une beauté impossible à dérider. L'art plastique avait, pour cette raison même, échappé jusque-là à la culture "festive" où notre civilisation croit connaître son accomplissement.

Heureusement sont apparus Versailles et Takashi Murakami, le Louvre et ses bouffons, le Palazzo Grassi et Jeff Koons : les musées se sont fait une spécialité des échanges entre "low culture" et "high culture". Plaisir de l'avilissement, reflet de ce que Proust eût appelé le snobisme de la canaille, propre aux élites en déclin et aux époques en décadence. L'objet d'art, quand il est l'objet d'une telle manipulation financière et brille d'un or plaqué dans les salons du Roi-Soleil, a plus que jamais partie liée avec les fonctions inférieures, exhibant les significations symboliques que Freud leur prêtait.

Il y a une dizaine d'années, à New York, une exposition s'était intitulée "Abject art : Repulsion and Desire". Ce fut le premier pas dans l'immonde. On n'était plus dans le subjectus du sujet classique, on entrait dans l'abjectus de l'individu post-humain. C'était beaucoup plus que la "table rase" de l'avant-garde, qui prétendait desservir la table dressée pour le festin des siècles. L'art de l'abjection nous entraînait dans le postprandial : ce que le corps laisse échapper de soi quand on a digéré. C'est tout ce qui se réfère à l'abaissement, à l'excrétion, au scatologique.

Du culte à la culture, de la culture au culturel, du culturel au culte de l'argent, c'est tout naturellement qu'on est tombé au niveau des latrines : Marc Quinn et son buste fait de son propre sang congelé, Orlan et sa chirurgie faciale, Gober et ses sculptures en cire et en poil humain, Damien Hirst et ses animaux disséqués dans du formol, Gasiorowski usant de ses propres fèces pour confectionner son jus d'atelier, Serrano et son Piss Christ et, avec eux, envahissant, ce compagnon accoutumé de l'excrément, son double sans odeur : l'or, la spéculation, les foires de l'art, les entrepôts discrets façon Schaulager à Bâle, ou les musées anciens changés en des showrooms clinquants, les ventes aux enchères, enfin, pour achever le circuit, faramineuses, obscènes...

Quel sens cela a-t-il ? Pourquoi le socius a-t-il besoin de faire appel à ce ressort "artistique" quand son ordre n'est plus assumé ni dans l'ordre du religieux ni dans l'ordre du politique ? Est-ce le désordre scatologique, qui s'étale et qui colle, qui peut nous assurer de cette cohésion qui lui fait défaut ?

Je serais tenté de citer le philosophe Agamben, son Homo sacer (Seuil, 1997-2003), fascination et répulsion, tabou et impunité. Ce sacer, dans les années 1930, des gens comme Leiris, Caillois et Bataille en avaient fait l'assise de leur esthétique, une littérature, mais aussi un art fondé sur le dégoût et la volupté de l'immonde. Chez Sartre, à la même époque, La Nausée instaurait une littérature du visqueux, du gluant, de ce qui coule, de ce qui n'a pas de forme... Au moins y avait-il encore un sacré pour permettre un sacrilège.

Mais ces manifestations infantiles marquent un retour à quelque chose de beaucoup plus archaïque en nous. Et leurs auteurs sont une possible illustration de ce que Marcel Gauchet appelle "l'individu total", c'est-à-dire celui qui considère n'avoir aucun devoir vis-à-vis de la société, mais tous les droits d'un"artiste", aussi "total", totalitaire que l'Etat jadis, à travers qui transparaît le fantasme de l'enfant qui se croit tout-puissant, et impose aux autres les excréments dont il jouit.

Est arrivée entre-temps la crise de 2008. Subprimes, titrisations, pyramide de Ponzi : on prit conscience que des objets sans valeur étaient susceptibles non seulement d'être proposés à la vente, mais encore comme objets de négoce, propres à la circulation et à la spéculation financière la plus extravagante. Les procédés qui permettent de promouvoir et de vendre une oeuvre dite d'"art contemporain", sont comparables à ceux qui, dans l'immobilier comme ailleurs, permettent de vendre n'importe quoi et parfois même rien.

Soit un veau coupé en deux dans sa longueur et plongé dans un bac de formol. Supposons à cet objet de curiosité un auteur et supposons du coup que ce soit là une oeuvre d'art qu'il faudra lancer. Quel processus permettra de la faire entrer sur le marché ? Comment, à partir d'une valeur nulle, lui assigner un prix et le vendre à quelques millions d'euros l'exemplaire, et si possible en plusieurs exemplaires ? Question de créance : qui fera crédit à cela, qui croira au point d'investir ?

Hedge funds et titrisations ont offert un exemple de ce que la manipulation financière pouvait accomplir à partir de rien. On noiera d'abord la créance douteuse dans un lot de créances un peu plus sûres. Exposons le veau de Damien Hirst près d'une oeuvre de Joseph Beuys, ou mieux de Robert Morris - oeuvres déjà accréditées, ayant la notation AAA ou BBB - sur le marché des valeurs, un peu plus sûres que des créances pourries. Faisons-la entrer par conséquent dans un circuit de galeries privées, limitées en nombre et parfaitement averties, ayant pignon sur rue, qui sauront répartir les risques encourus. Ce noyau d'initiés, ce sont les actionnaires, finançant le projet, ceux qui sont là pour "éclairer", disent-ils, spéculateurs de salles de ventes ou simples amateurs, ceux qui prennent les risques. Ils sont au marché de l'art ce que sont les agences de notation financière mondiale, supposées guider les investisseurs, mais en fait manipulant les taux d'intérêt et favorisant la spéculation. Promettons par exemple un rendement d'un taux très élevé, 20 % à 40 % la revente, pourvu que celle-ci se fasse, contrairement à tous les usages qui prévalaient dans le domaine du marché de l'art fondé sur la longue durée, à un très court terme, six mois par exemple. La galerie pourra même s'engager, si elle ne trouvait pas preneur sur le marché des ventes, à racheter l'oeuvre à son prix d'achat, augmenté d'un léger intérêt.

On obtiendra enfin d'une institution publique, un grand musée de préférence, une exposition de cet artiste : les coûts de la manifestation, transport, assurances, catalogue, mais aussi les frais relevant de la communication et des relations publiques (cocktails, dîners de vernissage, etc.) seront discrètement couverts par la galerie ou le consortium qui le promeuvent.

Mais surtout, clé de voûte de l'opération, tout comme les réserves de la Banque centrale garantissent l'émission des monnaies, le patrimoine du musée - les collections nationales exposées sur les murs ou gardées dans les réserves, tout comme l'or de la Banque de France dans ses caves - semblera, selon un ingénieux stratagème, garantir la valeur des propositions émises par le marché privé, soit deux ou trois galeries, une salle de ventes et quelques spéculateurs.

Bien sûr, ce n'est en rien la "valeur" de l'oeuvre, c'est seulement le "prix" de l'oeuvre qui est pris en compte, tel qu'on le fait monter dans les ventes. Bien sûr aussi, comme dans la chaîne de Ponzi, le perdant sera celui qui, dans ces procédés de cavalerie, ne réussira pas à se séparer de l'oeuvre assez vite pour la revendre : le dernier perd tout.

Mais, à propos du sens de l'art et de la puissance des images, c'est le vieux débat sur l'idolâtrie et l'iconoclasme qui semble revenir : violence de Byzance au VIIIe siècle, de la Réforme en Allemagne et en Angleterre, du vandalisme des révolutionnaires, et près de nous, des régimes totalitaires et de leur politique de censure. Dans ce débat, ce sont les musées et les institutions culturelles qui jouent désormais le rôle décisif.

Les émeutes des communautés musulmanes à propos des caricatures de Mahomet sont encore dans toutes les mémoires. A Milan tout récemment, c'est la communauté juive qui a interdit l'exposition publique de la dernière oeuvre de Maurizio Cattelan, représentant Hitler. Les juifs et les musulmans réagissent violemment à l'usage si libre que nous faisons des images en Occident, comme si l'image était à notre entière disposition et qu'on pût lui laisser dire n'importe quoi, jusque dans l'immonde. La communauté chrétienne, ou ce qu'il en reste, demeure en revanche étrangement silencieuse : l'effigie du pape Jean Paul II frappé par une météorite, La Nona hora, oeuvre du même Cattelan, vendue pour 3 millions de dollars (soit 2,182 millions d'euros) par Christie's en 2004, n'a suscité aucun scandale et elle est toujours benoîtement exposée. Indifférence, ignorance, cynisme ou aveuglement ? Ou bien l'autorité de nos musées est-elle devenue si forte qu'elle étouffe les indignations ?

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 12:48

PIECHAUD

 

Guillaume Piechaud, 

Commode tombeau à deux tiroirs en acier vernis et creux

 

 

Au cours du salon ARTouquet, j'ai eu le plaisir de mieux découvrir le travail de la galerie "Derrière la Dune" aussi nommée Galerie Wagner. La petite équipe de la galerie présente un travail audacieux et de qualité depuis maintenant 7 ans. L'équipe fonctionne autour de Florence qui utilise ses compétences de graphiste pour présenter les artistes avec une rare qualité. Que ce soit les flyers, les communiqués de presse ou les plaquettes de présentation, une grande attention est portée sur le design de la communication. Il faut aussi lui reconnaître un judicieux bon goût et une bonne intelligence de gestion. Ces qualités elle les a acquises auprès de son père qui a fondé la Galerie. Ayant fait sa carrière dans le BTP en gérant plusieurs sociétés, il a su se renouveler en arrivant à sa retraite. Il a osé envisager un nouveau départ en investissant son temps dans une nouvelle création d'entreprise toute différente. Il a su développer son ouverture d'esprit par l'achat d'oeuvres l'art au coup de coeur et non par objectif spéculatif.

A ceci s'ajoute un travail de réel collaboration avec les artistes. En effet le parti-pris a été de choisir les artistes par leur qualité plus que pour leur potentiel de vente. Cette démarche rarissime est tout à fait remarquable. Installé au Touquet Paris-Plage, la galerie Wagner défend des artistes audacieux et novateurs qui dans leur domaine, seront tout à fait reconnus d'ici quelques années. Je pense particulièrement à Guillaume PIECHAUD et son travail sur le mobilier. Présentant du mobilier de métal d'une rare finesse et force, la qualité de son ouvrage démontre une très grande maîtrise des techniques ainsi que d'une belle créativité. La galerie défend également le travail de Xavier DUMONT lequel propose du mobilier fabriqué à partir de résine dont les accotoirs présentent des déformations stylisées d'un équilibre complexe et raffiné. Le vocabulaire artistique dans lequel il oeuvre est un mélange entre l'art-déco et le japonisme ainsi qu'une influence ethnique.

En tout ce sont près de 19 artistes que la galerie Wagner défend. Le travail qui en découle est très lourd et impressionnant. Puisque le travail des artistes peut paraître abscons à certaines personnes, un gros travail de communication et d'explication est obligatoire. Ce sont toutes ces activités annexes qui demandent un investissement important de la part du galeriste. Florence, sa famille et ses collaborateurs l'ont compris. Sans compter les heures, l'équipe de la galerie Wagner s'investit à 120% dans le soutien des artistes et l'explication de leur travail.

 

A n'en pas douter que jailliront d'ici peu, de formidables idées depuis ce lieu de Derrière la dune.

 

 

Galerie derrière la dune

Galerie Wagner

96, rue de Paris

62520 Touquet Paris Plage

 


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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 11:02

frigo-Arts-invitation.JPG

 

Titre - FRIGO-ARTS 

 

Date de l’exposition : Lundi  8 novembre de 11heures à 20 heures

 

Date de la vente - 9 novembre 2010 à 18h 

 

Lieu - MUSEE DES ENFANTS- Jardin d’Acclimatation, Carrefour des Sablons, Bois de Boulogne-75116 Paris mis à la disposition de la BAPIF par le groupe LVMH 

 

Concept - la Banque Alimentaire de Paris et Ile de France (BAPIF), organise la vente aux enchères d’une collection de 32 –Frigo Arts- constituée principalement de frigo dépollués pour une deuxième vie en oeuvres d'art conçues autour du thème de l’alimentaire et de la symbolique du réfrigérateur.

 

Présentée pour la première fois le 26 septembre 2009 sur le Pont des Arts et complétée depuis la collection Frigo Arts regroupe des œuvres signées d’artistes contemporains dont :

Olivier GERVAL, Gérard LARGUIER, Véronique Le Mouël CANIVET, Jérôme MESNAGER, Eric Emmanuel SCHMITT,

 

Tous les bénéfices iront au profit de la BAPIF.

 

Commissaire priseur – Maître Pierre CORNETTE DE SAINT-CYR officiera gracieusement

 

Avec le soutien et le parrainage de Yamina BENGUIGUI, Conseillère de Paris

Adjointe au maire de Paris, chargée des droits de l’homme et de la lutte contre les discriminations.

 

Et de Thierry COUDERT, Conseiller de Paris, porte-parole du groupe UMP sur les questions culturelles.

 

Catalogue disponible sur thierrytessier.com

 

Liste des artistes qui participent à la vente aux enchères:

  • BERTONI 
  • BULLOZ 
  • CAPPE 
  • CASANOVA 
  • CHABRIERES 
  • CHASTENI 
  • D’ALBAS
  • DAMESINlogo frigo art
  • CALAT 
  • FRIGIERE
  • GERICOT
  • GERVAL 
  • GUILLEMET
  • JONBUZZ 
  • JOURMET RAMEL
  • LARENE
  • LARGUIER
  • LE MOUËL CANIVET
  • LEFOMME
  • MATHUSALEM
  • MESNAGER
  • MISS-TIC
  • MONIN
  • MUZIOTTI
  • PARIENTE
  • PELTZER
  • PLOTEAU
  • REGIS-R
  • RONDOT
  • SCHMITT
  • THEBAULT
  • VACHERET
  • VIAL
  • WERLE
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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 16:05

logo-frigo-art.JPG

 

En collaboration avec la Banque Alimentaire d'Ile de France nous terminons actuellement a rédaction du catalogue de ventes aux enchères de l'exposition FRIGO-ART qui aura lieu le 9 novembre prochain. Une trentaine d'artistes se sont fédérés autour de cet événement dans le but de collecter des fonds au moyen de la vente de leur oeuvre. La banque alimentaire est une organisation indispensable dans la période actuelle ou les difficultés du quotidien de nombreuses personne se ressentent. L'association offre un coup de pouce aux personnes dans l'impasse. Dans un contexte de crise économique, la collecte des fonds nécessaires semble plus délicate que les années passées. C'est pourquoi, la banque Alimentaire d'île de France décide d'innover par l'organisation de sa première vente aux enchères. Voici déjà la liste des participants:

 

Ecrivain 

  • Eric Emmanuel Schmitt

 

Street Art -artistes urbains

  • Jérôme Mesnager
  • Miss Tic
  • Jean-Baptiste Muziotti alias Jonbuz
  • Ulysse Lefomme

 

Artiste militant

  • Bernard Ploteau

 

Architecte:

  • Bénédicte d'Albas

 

Illustrateurs

  •  Richard Monin
  • Nicolas Vial

Sculpture réalisée par Olivier Gerval, 2010

Peintres

  • Valérie BertoniIMG_9931Olivier.jpg
  • Calat
  • Philippe Collin
  • Anne Damesin
  • Christine Géricot
  • Marie Elise Larène
  • Gérard Larguier
  • Jean Jacques Ory
  • Christine Paglièri
  • Mariane Peltzer
  • Isabelle Cappe
  • Imitai Shohag

 

Plasticiens

  • David Courtin
  • Marc Antoine Moroy
  • Guy Vacheret

 

Photographes

  • Abigaïl Ferreira
  • Dominique Journet-Ramel
  • Diane Rondot

 

Sculpteurs

  • Constance Chabrières
  • Maud Erien
  • Bernard Frigère
  • Olivier Gerval
  • Philippe Guillemet
  • Véronique le Moêl Canivet
  • Sophie Pariente
  • Pascale Ubelmann Bulloz
  • Guillaume Werle
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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 18:27

L'Hôtel Drouot a annoncé aujourd'hui qu'il allait supprimer le monopole de fait détenu par l'UCHV (Union des commissionnaires de l'Hôtel des Ventes) après la mise en examen de plusieurs des membres de cette corporation dans une affaire de vols de tableaux et d'objets d'art.

L'UCHV, qui assure le transport et la manutention des objets vendus à Drouot, est une corporation, créée en 1832, qui comprend actuellement 110 commissionnaires, surnommés les "Savoyards" ou les "collets rouges".

Le conseil d'administration de Drouot a décidé que le transport des objets d'art, principalement assuré par l'UCHV, sera désormais également confié à plusieurs prestataires extérieurs ayant auparavant reçu l'agrément de Drouot, a indiqué l'hôtel des ventes dans un communiqué. Ces agréments seront délivrés à des prestataires "respectueux des règles de déontologie et d'éthique", précise Drouot qui est en train de rédiger un cahier des charges.

Le conseil d'administration de Drouot a nommé un Directeur Général, Henri Luquet, qui n'est pas commissaire-priseur, a indiqué l'hôtel des ventes. Henri Luquet, qui est déjà directeur de Drouot, disposera désormais de "pouvoirs étendus dans la gestion du personnel et des prestataires ainsi qu'en matière de contrôle interne", souligne le communiqué.


Un détournement de pièces (dessins, montres, tableaux..) à l'hôtel Drouot a été mis au jour début décembre, neuf personnes étant mises en examen pour "vols en bande organisée" : un commissaire-priseur et huit commissionnaires. Au cours des interpellations, les policiers ont notamment retrouvé un tableau de Gustave Courbet, volé en 2004.

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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 11:25
Voici la lettre ouverte envoyée par le syndicat national des antiquaires au gouvernement contre le projet de loi sur l'ouverture de la vente de gré à gré aux maisons de ventes aux enchères. Affaire à suivre!



Monsieur le Ministre de la Culture,



http://www.le-buzz-immobilier.com/wp-content/uploads/2009/07/vente-aux-encheres1.jpg
        C’est au nom des antiquaires, des marchands, des galeries et des artisans d’art, et en qualité de président du Syndicat National des Antiquaires que je m’adresse à vous. Le 25 août dernier, Guillaume Cerutti, PDG de Sotheby’s France, défendait vivement dans le Figaro une proposition de loi qui autorise les maisons comme la sienne à vendre de gré à gré. C’est dire que les salles de vente auraient désormais toute liberté de vente privée, sans passer par les enchères. Cette mesure déjà en vigueur dans de nombreux pays serait un séisme et un désastre pour le marché de l’art en France. Quand Guillaume Cerutti déplore le retard de Paris derrière Londres et New York, il n’a pas tort. En revanche, autoriser la vente de gré à gré au sein des salles de vente serait la plus catastrophique des solutions. Si elle arrange bien entendu ses affaires – ce qui est de bonne guerre – cette proposition est une impasse économique, culturelle et professionnelle. Cette situation ne ferait que renforcer la position déjà prédominante de deux maisons – Sotheby’s et Christie’s, pour ne pas les nommer – et raierait tout bonnement de la carte les petits et les grands marchands, qui réalisent environ 70 % du marché de l’art en France et font travailler de multiples artisans. Encadreurs, doreurs, restaurateurs de tableaux… dont le professionnalisme est mondialement reconnu seraient obligés de mettre la clé sous la porte. Par ailleurs, les autres opérateurs de ventes volontaires en France ne prennent-ils pas conscience qu’ils seront marginalisés ou même détruits ? A une époque où le chômage est au centre des préoccupations gouvernementales, assassiner toute une profession pour satisfaire les fantasmes globalisants de deux maisons est-il bien raisonnable ? Le principal argument avancé en faveur de cette ouverture est la mise en conformité de la loi française avec la directive « services » de l’Union européenne. Or l’article 25 de cette directive stipule que cette ouverture ne peut avoir lieu s’il existe des conflits d’intérêt, ce qui est le cas. Ce n’est pas tout. On nous reproche l’exception culturelle française, mais elle est justifiée. La France est le coeur vivant d’une certaine idée de la culture et de l’artisanat, fondée sur l’histoire, le savoir-faire ainsi qu’un rapport humain et charnel avec l’objet. New York et Londres nous dépassent en terme de chiffres. Soit. Mais à quel prix ? Les antiquaires et les marchands ont disparu de ces grandes capitales. L’argent, on le sait, se dévalue facilement ; l’oeuvre d’art, en revanche, est immortelle parce qu’elle se transmet. Cela, les marchands l’ont bien compris. A la différence des salles de vente, le marchand n’est pas seulement une interface entre le vendeur et l’acheteur et n’est pas soumis à une exigence de volume. Ce n’est pas un reproche, c’est un fait. A chacun son métier. Le marchand, lui, prend son temps et court des risques. Il découvre une oeuvre qui lui plaît et à laquelle il croit, il l’achète, la stocke, la valorise, transmet son histoire et la vend. C’est un long processus qui demande de la patience, du savoir et de l’audace ; c’est un long dialogue avec le client, une passation de savoir et non pas un simple acte commercial. Enfin, les marchands conseillent les collectionneurs et ont toujours été la source d’approvisionnement des plus grands musées. Les galeries d’art se joignent à nous avec d’autant plus de ferveur que, lorsqu’il s’agit d’art contemporain, c’est leur soutien aux artistes qui favorise la création. Bien souvent, ces galeries vivent grâce à la cote de l’un de leurs artistes sur le second marché, ce qui leur permet d’aider de nombreux jeunes non encore reconnus. Pour toutes ces raisons, on ne s’improvise pas marchand, on le devient. Et si l’art est cher, il est surtout sans prix. Ainsi, beaucoup viennent nous voir, sans acheter, simplement pour découvrir, s’ouvrir à la beauté, et surtout dialoguer, aiguiser leur goût et leurs connaissances. Telle est notre première mission : un rôle éducatif et culturel. C’est si vrai que les marchands sont sur le devant de la scène pour faire rayonner Paris. Faut-il rappeler que grâce à quelques marchands français, Paris est redevenue la capitale du dessin ? Et, faute de combattants, La Biennale des Antiquaires, prestigieuse manifestation parisienne (80 000 visiteurs en 2008), pourrait bien disparaître. De même, la Fiac attire le monde entier et tous les grands collectionneurs et marchands du globe se sont déplacés pour la vente Bergé – Saint Laurent. Cette collection, ne l’oublions pas, au dire même de Pierre Bergé, a été constituée en majorité grâce aux marchands. Ainsi, n’enterrons pas trop vite Paris. Les marchands font encore respirer les poumons de ses arts anciens et contemporains, et des artistes étrangers aussi reconnus que Kieffer ou Wang Du y élisent encore domicile… Pourquoi alors donner aux maisons de vente la liberté totale de vente de gré à gré ? Elles ont déjà ce droit pendant 15 jours après une vente publique. C’est un avantage de plus sur les galeries privées, et c’est assez. A chacun sa spécificité. Ne nous liguons pas les uns contre les autres, mais battons-nous ensemble. Nous, tous les acteurs du marché de l’art : les pouvoirs publics, les salles de vente, les marchands, les galeries d’art et les artisans. Oui battons-nous ensemble pour que, comme dit le chat de Philippe Geluck, les jeunes générations ne pensent pas que Raphaël est un chanteur, Picasso une voiture et Lichtenstein un pays. C’est notre mission éducative et la vôtre. Battons-nous pour que Paris reste la première destination touristique au monde et fasse vivre ses marchands qui eux-mêmes font vivre une fourmilière d’artisans. C’est la réputation de la France, sa force économique et culturelle, notre combat quotidien et commun. Mais comment unir nos armes, alors que Guillaume Cerutti oublie que nous existons ? J’apprends que le gouvernement a demandé au Conseil des Ventes Volontaires une consultation lui permettant de présenter cette loi devant le Parlement avant la fin de cet automne. Un débat ouvert sur cette loi est primordial. Mais à quoi sert-il, si les principaux acteurs du marché de l’art que nous sommes en sont exclus ? Cela reviendrait à un procès sans avocat ou sans procureur : un jeu pipé. Il y a pourtant beaucoup à débattre ! Si la France est handicapée, c’est surtout en raison du poids fiscal et administratif qui la freine. Droit à l’importation à 5,5 % qui n’existe pas aux Etats-Unis, droit de suite, droit de reproduction… la liste des contraintes est longue. Réduisons-les pour être à égalité avec les autres pays. Votre gouvernement, notre gouvernement, est dans cette logique. Allons plus loin. L’Etat a fait un énorme effort pour favoriser le mécénat d’entreprise, de même qu’il a ouvert gratuitement les musées aux jeunes. C’est un grand pas, mais cela ne suffit pas. Développons à présent le mécénat personnel à l’instar des Etats-Unis, améliorons l’enseignement de l’art à l’école et soutenons le marché de l’antiquité qui est le dépositaire de notre patrimoine. Alors que les très symboliques journées du patrimoine viennent de s’achever avec le succès que l’on sait, c’est précisément une partie de notre patrimoine qui disparaîtrait dans le tourbillon bien flou de la mondialisation. Madame le Ministre, Monsieur le Ministre, ne nous oubliez pas. Nous incarnons une certaine idée de l’excellence française qui est faite de rapports humains, de confiance, de contact et d’émotion face à la beauté. En un mot, le marché de l’art, c’est aussi nous.
 Publirédactionnel
Syndicat National des Antiquaires
17, boulevard Malesherbes – 75008 Paris
E-mail : syndicat@snafrance.eu
www.snafrance.eu
Hervé Aaron
Président du Syndicat National des Antiquaires
Lettre ouverte
à Christine Lagarde et Frédéric Mitterrand
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