Le magasin le Printemps a été créé en 1865 dans le quartier en pleine expansion qui naissait autour de
l’Opéra Garnier. Ce quartier urbanisé sous le second empire attire les investisseurs de tous bords. D’ailleurs les sièges sociaux fleurissent. Et nous pouvons citer encore les 3 vaisseaux des
« 3 vieilles » c’est-à-dire : LCL, Société Générale et BNP Paris-Bas qui sont tous trois aux abords de l’Opéra. C’est un quartier qui avec la gare St Lazare couple un grand nombre
d’employés, des sociétés puissantes, un lieu de culture de premier plan et il est tout à fait logique que ce fut dans ce quartier que ce développa les Grands Magasins.C'est un magsin mythique a
plus d'un titre qui a toujours su innover, on se rappellera par exemple qu'il faut le premier magsin avec la lumière électrique, il est aussi à l'initiative de la marque Prisunic en 1931 qui fut
si importante dans le design des années 60. C'est un Grand Magasin parmi les plus connu au monde avec La Galerie Lafayette, le Bon Marché, Harrods ou Selfridge.
La polémique actuelle est que le Printemps, un des fleurons Parisiens, soit racheté en totalité par l’un de ses actionnaires : Borletti lui-même racheté par le Qatari.
Revenons sur les faits :
Nous nous rappellerons de la bataille entre les Galeries Lafayette et Casino en 2011-2012 à propos de la revente de Monoprix. Casino a dû racheter pour plus d’1.5 milliard les 50% des parts que possédaient des Galeries Lafayette. Ainsi la société a obtenu le cash suffisant pour créer le levier auprès des banques et autres bailleurs de fonds afin de lever la somme suffisante pour racheter le magasin du Printemps. Tout au moins c’était le scénario sur le papier.
D’ailleurs penchons-nous un peu sur le détail de cette transaction : La marque Monoprix est une marque solide d’une chiffre d’affaire de 242 million d’€ en 2011 soit une progression de 1.78% annuel. Le nombre d’employés est stable aux alentours de 1000 personnes. Et la marque Monoprix est donc estimée aux alentours de 3 milliard d’€.
Le Printemps dans son histoire récente est une société qui s’est relevée depuis 5 ans et son rachat par Deutsch Bank et Borletti au groupe PPR. Son chiffre d’affaire passant en 2009 de 512 million d’€ à 1,13 milliard d’€ en 2012 tout en diminuant le nombre d’employés dans le même temps passant de 2900 à 2300. Le Printemps possède la deuxième surface de vente après les Galeries Lafayette avec 43 000m2, dans un bâtiment magnifique classé aux monuments historiques. Les informations qui circulent sur le net, Médiapart et autres journaux, indiquent que le rachat total par le Qatari du printemps se ferait aux alentours de 1.6 milliard d’€ soit 2 fois moins que l’estimation pour la société Monoprix ! Je ne suis pas loin de là dans le secret des dieux, mais il me semble que cette différence soit complétement biaisée. Comment une société plus prestigieuse, plus bénéficiaire, dont le chiffre d’affaire est plus solide soit moins chère que son concurrent qui est moins bien loti. J’ai beau me dire que je ne connais pas le taux d’endettement, ni l’ampleur des investissements à réaliser, pourtant je n’arrive pas à me convaincre du si petit prix du Printemps ! Je me demande où sont les média, où sont les journalistes d’investigation ? Dois-je moi-même enquêter pour comprendre comment l’on arrive à un prix de vente aussi sous-évalué ?
A ceci s’ajoute une seconde polémique : le Qatari aurait proposé 1.6 milliard d’€ et les galeries Lafayette 1.8 milliard d’€. Et c’est le Qatari qui remporte la prime ! Qu’elle est cette logique ? Les Galeries Lafayette connaissent le travail, et sont très performantes, puisque c’est le grand magasin le plus rentable au monde avec un chiffre d’affaire de plus de 4 milliard d’€ par an ! Ils ont tous les atouts pour eux ! Argent, compétence, logique de marque, stratégie internationale, et ils sont une société française. A l’heure du relancement de la productivité économique, à l’heure du matraquage sur Arcelor mittal, à l’heure où le gouvernement s’implique dans la fermeture de PSA à Aulnay, il est impossible d’imaginer que le gouvernement ne soit pas intervenu dans la revente du printemps autant à cause des emplois que de l’image internationale. Et je vous le dis sans emballage : la pièce qui est en train de se jouer est du plus mauvais goût ! Et je ne serai pas étonné que dans quelques années ceci se transforme comme une nouvelle affaire politico-financière dont notre pays semble se délecter.
Je pousse mon coup de gueule car je ne comprends pas, en tant que professionnel de la mode, le fonctionnement de cette transaction qui ne me paraît ni morale, ni financièrement rentable, ni juste. Il faut que les chiffres soient rendus publics. Les syndicats doivent plus communiquer ! Premièrement que l’on nous explique le coût apparent sous-estimé du printemps. Et deuxièmement que l’on explique QUI a décidé que le Qatari remporte l’offre et POURQUOI ?
Le marché des entreprises est simple, logiquement c’est le plus offrant et le mieux placé dans l’activité qui remporte la mise, dans ce cas c’était les Galeries Lafayette. J’invite la Mairie de Paris, les ministres de tutelle, le PDG du Printemps: Paolo de Cesare de revoir leur communication afin de mieux expliquer les faits et de clairement définir les tenants et des aboutissants avant que la polémique n’enfle et ne les dépassent tous.
Et qu'ils ne nous disent pas que cela ne nous conserne pas! NOUS SOMMES LES CLIENTS! Alors puisque le
client est roi. Et bien le roi se doit de tout connaître!