L'une des 4 versions de la robe sanglante de la Reine Margot de Patrice Chéreau réalisé en 1994 créée par Moidele Bickel et Jean Daniel Vuillermoz. Les robes n'ont pas étaient tachées de sang, elles sont été réalisées avec du tissu imprimé de couleur rouge.
Le Château d’Hardelot dans le Pas de Calais propose une rare exposition sur le costume du cinéma Français exposant plus d’une trentaine de costumes d’une vingtaine de films différents. L’occasion de regarder de près les costumes mythiques de la Reine Margot, ou de Tess.
Dans le Hall de cette belle demeure remaniée au XIXem siècle sont exposées les délicates tenues du film d’Adèle Blanc Sec créées par Olivier Bériot en 2010. La qualité des tenues est remarquable, on y distingue de suite une réelle approche historique du vêtement. L’image globale est tout à fait semblable à une robe des sœurs Callot ou de Cheruit des années 1890. Nous remarquerons juste une chose, nombre de détails sont fait à la machine pour un gain de temps et de rapidité. De toute façon le grand public ne ferait pas la différence. Ces détails ne sont visibles que de près ou en étant soit même couturier ou expert.
L’exposition nous présente le costume du duc de Buckingham réalisé pour les Trois Mousquetaires version USA par Pierre Yves Gayraud. Le film est ce qu’il est : une explosion de feux d’artifices et d'effets spéciaux. Ce film ne se veut pas réaliste mais inspiré. Il eut été opportun dans la scénographie justement de mettre en perspective, le costume du film, une photo de l’acteur habillé et un costume d’époque afin de comparer. Le costume du film est en effet par sa culotte et son surcot de pourpre brodé particulièrement riche, mais le comédien avec ses chaussures à nœud de moulin à vent et son chapeau typique XVem est encore plus flamboyant. C’est un film qui ne se prénait pas au sérieux et qui a su émerveiller par ses vêtement un public de néophytes.
Ce qui n’est pas le cas pour le film suivant. Autant à la Robe de Marie Antoinette exposée, que le salon Whitley qui fut créé pour le film les Adieux de la Reine par Christian Gasc, j’avoue avoir était un peu surpris par les finitions et la qualité des dentelles. Un exemple surprenant, sont les entrelacs des boutons du roi Louis XVI qui montrent clairement un travail réalisé dans une précipitation totale. Déjà que le film est fort critiquable dans la mise en scène et le non respect du protocole et bienséance sous l’ancien régime, je suis désolé de constater que le costumier a été obligé de rendre un travail qui eut pu être mieux fini s'il avait eu les moyens et le temps nécessaire.
Habit de Louis XVI pour le film Les Adieux de la Reine créée par Christian Gasc, regardez bien le détail des boutons et la qualité criticable de l'application des broderies...
La robe que porte Rachel Mc Adams dans le Sherlock Holmes de Guy Ritchie en 2011 créée par Jenny Beatan est très intéressante, car on reconnait un modèle de manteau de Ribaux dans la silhouette mais des manches très Art Nouveau à la Van Velde. Pour un ensemble qui devrait être porté en 1887, il propose une grande modernité puisque ces manches atypiques et rarissimes seront développées vers 1905. Cette anachronisme stylistique est une volonté de présentée cette femme comme une avangardiste. C’est fin, et l’on apprécie cette délicatesse.
L’exposition bien que chiche en explication est l’occasion rare de voir des vêtements mémorables de la culture populaires. A voir sans se priver surtout à 2€ l’entrée !
Robe créée pour le film Arsène Lupin en 2004 par Jean-Pierre Larroque. Robe évoquant les robes de dentelle irlandaise.