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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 02:15

 

DSC02948 Façade GAUDI

 

 

      Couleurs, feux d’artifice, réalité augmentée sont les impressions que l’on ressent quand nous observons les œuvres réalisées par Harry et Jean Luc. Les œuvres déconcertent car ce sont des visions, des paysages connus mais métamorphosés dans un univers onirique dans l’esprit d’Alice au Pays des Merveilles. Un monde acidulé et fantastique.


Harry et Jean Luc Forment un duo d’artistes. A eux deux, ils réalisent et élaborent des œuvres de grandes dimensions. Harry est depuis toujours  un passionné de l’image. La vidéo et  la photographie sont les média qu’il utilise pour révéler le monde dans lequel nous vivons. Son désir : nous aider à voir ce qui nous entoure. Harry choisit un site, une façade, un jardin, et surtout un point de vue. Il choisit des contre-plongées, des  cadrages serrés, l’objectif de l’appareil reste à la hauteur de l’œil humain. C’est un axe de son travail qu’il est important de signaler, l’appareil photo permet de fixer la vision du quidam. Le cliché, une fois choisi, est retravaillé en noir et blanc voir en gris coloré ou selon les couleurs du nuancier Pantone, puis imprimé sur une toile. Ce que les anglais appellent avec élégance une Giclée. C’est à partir de ce moment qu’entre en jeu la virtuosité et les appréciations subjectives de Jean Luc, le peintre. Avec patience, Jean Luc va peindre avec des acryliques une partie de la toile environ 40 à 60% selon des couleurs Pop Art. Au final l’œuvre est éclatante de couleurs avec un rendu festif et mêlant un travail technologique et artisanal.


 

Arbre Bleu JLH

 


L’analyse de ces œuvres s’inscrit à plusieurs niveaux. Si nous nous plaçons à une très petite échelle, nous constaterons que le pinceau a laissé des traces, que les aplats de couleur ont une épaisseur variable, ce qui est le propre de la peinture. Cet aspect rend l’œuvre unique puisque non reproductible. Cette notion artisanale n’est pas visible si le spectateur se positionne à 20 mètres de la toile. Il pourrait croire à une photographie retravaillée avec brio sur Photoshop. En fait c’est un jeu entre l’artisanal et l’industriel, entre l’ancien et le moderne. L’œuvre acquiert ainsi une notion d’intemporalité. Elle traverse et résume toute l’évolution technologique de ces derniers 200 ans.  On pourrait aussi formuler ce questionnement comme un télescopage du moderne et de l’ancien.


Ce qui nous interpelle aussi dans ce travail à 4 mains c’est leur rythme de travail. En effet les œuvres à plusieurs mains ne sont pas rares dans l’histoire de l’art. Par exemple à la Renaissance italienne souvent les fruits étaient peints par les professionnels de la nature morte et les visages par des portraitistes plus aguerris. Dans ce cas de figure, les artistes réalisent avec une totale entente une œuvre cohérente où chaque élément est intimement lié aux autres. Dans les œuvres d’Harry et de Jean Luc, ce n’est pas aussi évident. Nous avons tout d’abord le point de vue subjectif du photographe-vidéaste, puis la vision d’une autre subjectivité, celle du peintre. Afin que les deux aperçus restent visibles et lisibles, le peintre ne recouvre pas la totalité de la toile. La réserve ainsi apparente permet de découvrir l’œil d’Harry. Ces œuvres sont donc le résultat de 2 points de vue, deux subjectivités juxtaposées. Cette notion est très pertinente, elle nous rappelle combien chacun d’entre nous entrevoie différemment l’espace et le temps. Combien il est difficile de comprendre l’univers d’un autre. Mais aussi de réaliser que ce sont ces appréhensions différenciées de notre environnement qui définissent l’individu et la richesse des échanges.

 


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